Parisienne native, Domitille aime de la ville l’odeur de ses jardins, mais aussi son authenticité, où les effluves du papier journal encore frais viennent peupler les terrasses du boulevard Saint Germain. Dès son plus jeune âge, son odorat est sollicité lors de deux années d’expatriation tropicale, où arbres et épices foisonnent.
De retour en Métropole, si les paysages changent, sa passion olfactive dure, ce qui l'emmène à l’ISIPCA. EN 1994, clôturant ses années étudiantes chez IFF, elle y continue sa carrière, consciente de la grande liberté dont elle peut jouir en tant que parfumeur.
Après plus de 26 ans de passion, la voilà depuis février 2021 en charge des parfumeurs de la maison IFF, avec de nombreuses et magnifiques créations à son actif, créant des modes durables dans l’histoire de la parfumerie.
WINS
Flowerbomb de Viktor & Rolf, Celluloid Galbanum de Comme des Garçons, Perfect de Marc Jacobs, In Motion de Boss, Me de Lanvin, Midnight in Paris de Van Cleef & Arpels, The beat for men de Burberry, Miroir miroir de Thierry Mugler, Noa perle et Liberté de Cacharel
Votre parfum ?
Je n’en ai plus aucun. Je porte mes créations en cours de développement.
Votre odeur préférée ?
Celle des fleurs et de la nature.
Une odeur d’enfance ?
L’odeur du Vanuatu, cette senteur tropicale mêlée des effluves de terre chaude, épices et notes végétales.
Une odeur culinaire ?
Les épices. Et plus particulièrement, le poivre noir et les baies roses.
Une odeur désagréable ?
Celle du soufre.
Un parfum idéal ?
Celui qui rend heureux.
L’odeur d’un endroit ?
L’odeur de la mer et des embruns sur la côte basque.
Quand avez-vous su que vous vouliez devenir parfumeur ?
Quand j’ai découvert que le métier de parfumeur existait et qu’une école (ndlr : ISIPCA) rendait ce rêve possible…
Avez-vous une anecdote de parfumeur ?
Oui. Celle qui me vient en tête est celle d’une expédition en Mozambique. Du jour au lendemain, je me retrouvais dans une réserve privée afin de capturer le parfum des fleurs locales. Un rêve éveillé.
Quelle est votre première création ?
C’était une eau de lavande, concoctée à base de brins de lavande cueillis dans le jardin de ma grand-mère lors de mon enfance. Je les ai infusés dans un vase rempli d’eau afin d’en faire ce que j’appelais avec fierté un parfum. Ma première création.
Votre brief préféré ?
Celui qui permet un vrai dialogue avec la marque. Ce sont ces projets qui me permettent de vraiment et intimement comprendre les attentes de mon interlocuteur. Mais j’aime beaucoup aussi les travaux à la commande, le sur-mesure. Toujours pour cet échange avec le commanditaire.
Votre matière première préférée ou celle que vous travaillez le plus souvent ?
Je fonctionne comme certains peintres ou artistes, j’ai ce que j’appellerais des « périodes ». Des cycles où je me concentre et explore un type de notes. En ce moment, je suis dans une période verte, une période où je travaille beaucoup les notes vertes. Mais, qui sait ? Le mois prochain je pourrais être dans une période boisée ou florale…
Une matière première que vous n’aimez pas travailler ?
Absolument ! Une seule matière que je n’aime pas travailler : l’Ylang.
Quelles sont vos sources d’inspiration pour créer des parfums ?
Je m’inspire de ce qui m’entoure et de la vie en général. Que ce soit une rencontre, une exposition, une saveur, je puise dans tous les domaines pour trouver des sources d’inspiration. Cela me permet d’appréhender le parfum avec un regard ou un angle différent.
Quel parfum existant auriez-vous aimé créer ?
Sans hésitation, FEMINITE DU BOIS de Serge Lutens.
Votre plus belle création ?
Celle à venir…